Mathilde a Budapest : Samedi, folle journée

Publié le par Louis GEOFFROY

Samedi,  place au programme culturel : ce matin là, nous avions projeté d’aller à la grande synagogue de Budapest. Trottin trottant, nous voilà devant l’imposant monument, nous observons à travers les barreaux d’un portail le saule pleureur commémorant la mort des 600000 juifs du ghetto de Budapest : tout en métal, il laisse s’entrelacer des troncs noueux, qui retombent en une chevelure de branches fines , recouvertes de nombreuses feuilles portant chacune le nom d’un des Juifs disparu durant la Shoah. Cet arbre pleure la perte des habitants d’un des ghettos les plus importants de l’Europe de l’Est : un bel endroit que nous aurions aimé voir de plus près si louis n’avait pas décidé de jouer aux plagistes ce jour là, vêtu d’une petite chemise en coton et d’un superbe short beige : donc pas d’entrée dans la synagogue !! Le bougre, il n’avait agi de la sorte que pour me faire marcher davantage !!!! Je plaisante bien sûr ! On change alors nos plans, on passe prendre Eléonore et on va visiter le musée retraçant l’histoire de la Hongrie depuis le XI ème siècle. Nous avons pu y admirer les portraits de personnages au faciès tout à fait déplaisant : les femmes n’auraient pas pu poser dans Entrevue et les hommes ne seraient jamais devenus Mister Hongrie, mais bon, ils ont marqué l’histoire, alors faisons fi de la beauté !!!

Je m’arrête sur le repas de midi ou plutôt de 15h du matin comme aime à le dire louis. On prépare à manger, jusque là tout va bien ; puis vient le temps des asperges (à moins d’un euro la botte, inimaginable chez nous !) et la volonté de faire un petit assaisonnement : mon nanisme veut que je n’ai pas réussi à attraper la bouteille de balsamique planquée sur la dernière étage de la cuisine. Aussi, louis vient me supplanter dans cette tache qui se révéla plus périlleuse que prévu : ayant eu un peu trop confiance dans la robustesse de l’étagère, habitué qu’il est à faire confiance à sa 205, il s’appuie légèrement sur cette charmante étagère, toute de bois vêtue : celle-ci ne résiste pas à l’attraction du seul homme de la maisonnée : elle entraine dans sa chute tous les habitants de l’étage, à savoir une bouteille de martini rouge, heureusement bien entamée, une bouteille de rouge qui s’est laissée choir de toute sa hauteur jusqu’à heurter la tete bien pleine de louis, sur laquelle elle se brisa en mille éclats : la cuisine se para alors d’une superbe robe rubis sur laquelle étaient incrustés des milliers de breloques de verre : un pur moment de création, non dénué de raison pour autant : louis a réussi à sauver in extremis d’une mort certaine la bouteille de pastaga que je lui avais ramené de France. Comme quoi, dans les moments difficiles, on a des réflexes de survie qu’on ne soupçonne pas !!!

Le tableau était beau : louis, dégoulinant d’un mélange de vin et de martini rouge, la bouteille de Pastis dans la main droite, les jambes écartées, les birckenstock pleines de verre dans une marre de sang alcoolisé. Imaginez un peu la scène… Je vous passe les détails du rangement, bien moins croustillants. 

Une fois repus, nous partîmes pour un grand tour digestif : louis m’emmena admirer les 12 héros, qui occupent la place du même nom. J’ai une petite préférence pour Saint Istvan, très viril et qui a l’air très méchant ; il y en a un autre que j’ai trouvé très beau, avec un véritable air royal, mais apparemment il ne mérite pas autant d’attention de ma part. Je mentionnerai juste saint matthias pour faire plaisir à celui qui désormais se fait appeler Matthia, sans S. D’ailleurs, je suggère louis que tu mettes sur ton blog une photo des 12 héros et qu’on organise un vote sur le thème : « quel est ton héros préféré ? » avec à gagner une photo-montage de nous avec notre héros préféré. 

Après 3 heures de footing culturel, j’ai enfin droit à une petite pause de 5 bonnes minutes devant un groupe de musiciens, mais seulement parce qu’il y a un symbalum et qu’il est absolument nécessaire que j’en vois le fonctionnement. Donc je reprends mon souffle pour l’étape suivante : la traversée du pont : facile me direz vous !!! et bien pas du tout pour quelqu’un qui a le vertige comme moi !!! J’ai donc marché le plus près possible de la route et des voitures, préférant encore risquée me faire écraser par une voiture que mourir noyée dans les eaux du beau Danube bleu. Louis me faisait un paravent avec ses bras pour que je ne regarde pas l’eau en contrebas, merci louis pour toutes tes attentions, ça m’a fait rigoler et du coup, j’ai moins pensé à ce qu’il y avait sous mes pieds. Nous arrivons sur l’autre rive, au pied de la colline, qu’il fallait gravir cela va de soi : cela m’a rappelé la piste de Xapatan (un jeu dans le style de Fort Boyard il y a fort longtemps, dans lequel le jeu se terminait par une remontée de 400 marches (à la mexicaine) en courant, pour attraper le totem avant tout le monde). Notre totem à nous : le requiem de Mozart dans la superbe église de Saint Matthias. Et la récompense fut de taille ! (là encore se référer aux commentaires des connaisseurs). Je peux juste dire que cela restera un très beau moment, merci louis. Même à 8 euros, il ne fallait pas hésiter une seconde.

En sortant, direction les bains des Ramblas, de nuit. Bains à toutes les températures, dans une ambiance vaporeuse : ce soir là, nous avons eu la chance d’assister à des lectures de Freud en Hongrois, accompagnées de spectacles corporels improvisés par des « petits baigneurs », en référence à leurs costumes de bain, tout rayés (ils étaient très sexy dans leur grenouillère-short !!!) appuyés par des percussions sur des casseroles avec des cuillères en guise de baguettes. Décidément très concept la Hongrie !!!!
Après une telle délectation, rien de tel qu’une bonne nuit de sommeil…. Et ben non !!!! place à la cuisine : à 2h du mat’, séance salade composée pour le pique-nique du lendemain. On va de surprise en surprise….A demain !

Publié dans Voyages

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M
Je suis pour le concours proposé par Mathilde<br /> Par ailleurs je suis ravi que mon Eglise soit autant visitée et appréciée.
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