Serbie nous voilà !

Publié le par Louis GEOFFROY

guca3.jpg

Dans moins d'une semaine, je vais goûter un repos bien mérité après des mois de labeur.
Enfin repos n'est pas franchement le mot exact mais au moins ce sera bien loin d'excel et de powerpoint.

En effet cet été je pars avec quelques copains au festival de Guča, au beau milieu de la Serbie. Ce festival qui a de plus en plus le vent en poupe (et il faut être dans le vent, c'est essentiel) est le festival international de fanfare.
Par fanfare Dieu merci on entend pas un ensemble de jeunes gens propres sur eux, le cheveux court, en costume à épaulettes en train de souffler dans le clairon et de tambouriner ra-tatatata-tatatata sur de la musique militaire qui est à la musique, rappelons le, ce que la justice militaire est à la justice.
Bien au contraire, ici il s'agit de fanfare des Balkans, de ces orchestres en tous points opposés aux ensembles militaires aussi disciplinés que tristounes et manquants de vie. Imaginez un film de Kusturica, et bien c'est ça.

Exactement ça : des trompettes impétueuses et volcaniques, des tubas parfaitement faux, de folles percussions en tous sens, un rythme effréné, un joyeux bordel, un lyrisme à fleur de peau, des cris des larmes, de l'alcool qui coule à flots, des gueux sautant sur des tables, d'autres déjà morts écroulés sur ces même tables, des danses frénétiques jusqu'au bout de la nuit, des chants inconnus entonnés en choeur et à plein poumon par tous.
Voilà la fête mythique de Guča.
guca1.jpg
Dans les faits ça risque aussi d'être une repère à bobos et à parisiens/londoniens etc en manque de roots, mais ne boudons pas notre plaisir.

Le Festival est aussi (et surtout pour les musiciens) un concours prestigieux de cette région de l'Europe pour élire la "trompette d'or", l'oscar du trompettiste de fanfare. Autant vous dire que ce ne sera pas Maurice André ou Miles Davis, mais pour avoir vu avec Fils Faroux, Annabelle et Camarade Boban Markovitch, un des grands gagnants sur plusieurs années de la fameuse trompette, je peux vous dire que ça balance sec !! 
guca2.jpg

Pour ce voyage, nous partons avec une fine équipe, à 2 twingos.

-Gohu : Vieux briscard et compagnon de voyage, on a joué ensemble pendant 3 ans régulièrement. Il vient avec des congas, djembé, bongos , une twingo noire et des pistolets à eau, son nouveau Dada. Gageons que cet irrévérencieux mettra du piquant.

-Raph, le président Didier : tout aussi vieux briscard, avec sa guitare. On a joué pendant 4 ans, sur tous les fronts, je crois d'ailleurs que c'est la personne avec laquelle j'ai le plus joué et fait de concerts, organisation, déplacement de matos etc. Depuis quelques temps, l'illustre Président Didier a cependant perdu de sa superbe en vendant son âme de sportif/musicien au grand capital qui le lui rend bien en l'empêchant de faire quoi que ce soit d'autres que des powerpoints. Gageons que le temps d'un instant il va un instant redevenir le bel homme qu'il était.

-Lolo Rusqueto : copain de Lycée d'Hugo, avec qui il a joué dans un grand nombre de formations, alternant tous les deux batterie et percussions. A vrai dire, le bon Lolo était à Prague pas plus tard qu'il y a deux jours, nous avons d'ailleurs donné un beau récital à base de Johnny et Alizé dans le bar que les gens qui sont venus me voir ont déjà vu. Il vient avec des bongos et une twingo jaune. Gageons qu'il arrivera à tenir le rythme effrené de Hugo en terme de Twingo, vu que je serais avec lui en voiture avec un programme "découverte de Brassens en Twingo" pour le voyage.

-Fred : Camarade de classe préparatoire, khâgneux option alter mondialiste. Cet ennemi du management vient avec des pantalons indiens et son sax alto. Nous avons joué en prépa ensemble mais pas grand chose depuis. Gageons que cet homme qui s'indignait vertement à l'époque de me voir aller damner mon âme (décidément) en allant aux oraux de l'Ecole de l'Excellence du Management arrivera à faire route avec 4 damnés du capitalisme.

Manque à l'appel Ombeline, copine de Prague et une copine à elle qui pour des raisons assez obscures de concours de Cinéma à Bruxelles et de manque de temps qui ne se joindront pas à la belle équipe présentée à l'instant.
road.jpg
Au programme, un départ de Paris, un de Belfort, moi j'essaye de retrouver tout le monde à Munich (si Carlos veut bien me laisser sortir très tôt ce qui n'est pas gagné), direction Guca.
En chemin nous donnerons des récitals à base de beaucoup de percussions, de gros son acoustique, de musique Afro, de musique Tzigane, de Merci Patron des Charlots, d'un peu tout et surtout de n'importe quoi. Nous nous produirons sur les places de village si on en trouve, sur des aires d'autoroute ou des stations d'essence si on n'en trouve pas.

J'ai bien hâte d'y être.
gucanaslov.jpg

Publié dans Voyages

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
ha ha..."zajebe", ou "Se faire enculer" dans la langue de Brassens !!Tout se tient...
Répondre
R
Bonne chance à Guca, c'est un peu la cacophonie, mais si tu aimes la viande grillée, la bière et la trompette, tu finiras rois du village.<br /> Pour infos les Serbes ne volent pas contrairement aux tsiganes, mais ils sont pro du "zajebe", l'escroquerie.. <br /> Je te conseille de te promener plutôt dans les rues et de ne pas hésiter (même si ça peut être impressionnant) à demander une fanfare pour jouer ce que tu veux, où tu veux.. Tu l'installes tranquille sous les arbres, et tu lui demandes mesecina (méssétchina) et bubamara (boubamara), les deux chansons les plus connues.. souvenir pittoresque garantie, surtout si tu glisses un billet dans le tuba (tu peux aussi lécher les billets et les coller sur le front du trompettiste, si tu apprécies son solo)<br /> Ziveli Serbija ! strecan put..
Répondre