Viste de la Serv' et la From' (1)

Publié le par Lafrom

Premier aricle de Lafrom sur son séjour avec Lasev à Prague.



Chers télé-lecteurs bonsoir,

C'est sous l'emprise du doute que je m'adresse à vous. En effet, attaquons frontalement la question qui nous tarabisque tous: comment raconter un passage à Prague avec Louis? Doit on chanter les louanges, par ailleurs maintes fois et mieux vantés ici même, de la ville de Prague ou insister sur les louisonneries (pardonnez le néologisme) dont je nous sais tous friands ?
Après de longs débats entre moi et moi-même, moi-même à perdu et c'est donc moi qui ai choisi de vous présenter notre voyage sous forme d'une mélange d'opposition et d'ordre approximativement chronologique qui allie légèreté du ton mais qui n'a pas peur d'aborder mille questions essentielles.
Mais je manque à tous mes devoirs. Permettez-moi de nous présenter. Lieutenant C. de sapeurs pompiers de Gironde affecté à Bordeaux et Mathieu dit La From, roadie occasionnel (hé oui Hamza) et intermittent des études à Orsay.

Prologue: des raisons de notre venue, notre voyage et l'arrivée triomphale à Prague

Pourquoi passer la Pâque en République Tchèque et ainsi manquer la visite annuelle à une vieille tante, toujours nécessaire pour des raisons d'héritage?
Lorsque au nouvel an nous décidâmes de venir visiter Louis, il nous fallu bien fixer une date (et la répéter plusieurs fois pour notre étourdi hôte). Me documentant sur ce noble pays, quel ne fût pas ma surprise de lire sur la page de wikipédia consacré à la culture Tchèque ceci:
"Au moment du printemps, un folklore païen qui remonte au fond des ages veut que les gars fouettent les filles avec des bâtons d'osier tressé ornés de rubans colorés (on notera la symbolique phallique sans qu'il soit nécessaire de faire un dessin)".
Mon sang ne fit qu'un tour et aussi sec qu'un coup de bâton sur des fesses rebondies nous décidâmes d'aller visiter ce beau pays et de vivre ces nobles traditions qui faisaient échos à notre confrérie dite du "gang du phallus" qui nous lie toujours secrètement par delà mers et montagnes. Nous entreprîmes conséquemment un programme de musculation de la main droite, déjà développée par des années d'études.
Notez que l'acte s'accompli rituellement le lundi de Pâques avec un bâton muni de rubans. Cette belle tradition semble très connue des touristes. De là à disserter sur l'influence de Wikipédia.
Une fois la date arrêtée, nous décidâmes du moyen de transport. Et là, je dois avouer que contrairement au vulgus pecum, je choisi le train et de payer 230€, car je dois avouer et ce sera la première des milles questions (s)abordées ici, je fais le parie que dans 15 ans il n'y aura plus de transport aérien. Pourquoi? Pus de pétrole! Et que donc les 17h de train redeviendront la norme. Par contre pour le prix, prévoyez plutôt 1200€.
Chemin ferrant, je passa par l'Allemagne et réalisa:
1.    que Frankfurt est une grande ville
2.    que la dernière fois que j'étais allé en Allemagne, c'était à Europa Park et qu'on parlait encore de R.F.A.
3.    que Europa Park existe toujours (deuxième sujet essentiel) puisque il y avait de la pub à la gare de Frankfurt
Le premier Tchèque que je croisa fut bien sûr un policier qui me demanda en allemand mes papiers à 6h47 dans le Nacht Zug Johannes Kepler.
Je profita de ce petit rayon de soleil offert par l'administration pour jeter un œil au pays qui allait m'héberger pendant quelques jours et d'emblée des constats s'imposèrent à mon esprit pénétrant bien qu'encore un peu embrumé :
1.    il ne fait pas beau... je rappelle que je suis touriste
2.    il y a un fleuve et des montagnes comme chez nous... pénétrant vous dises-je
3.    les tchèques commencent à travailler à 7h... et finissent vers 17h comme me le confirma Louis
Je cru un moment que notre ami Louis avait déjà une ville à son nom puisqu'il m'avait semblait que ce bon vieux Nacht Zug s'arrêta en gare de Louisovice. Mais non, c'était Lovosevice. Gageons que bientôt... Nous parlerons du langage tchèque plus bas.

L'arrivée à Prague

Plus l'heure de mon arrivée approchait plus je sentais Prague proche et me demandais qui viendrait me chercher à la gare, ne connaissant pas la ville. Louis serait-il au travail?
Sitôt arrivé et ayant suivi la vystup la plus proche mes doutes volèrent en éclats plus nombreux que les éclats de rire dans les pensionnats pour orphelins en URSS.
Fendant la foule bigarrée de la gare qu'il dominait d'une bonne tête, j'aperçus un lapin tout de blanc vêtu avec de grandes et nobles oreilles et une queue en élastomère clignotante suivi de près par un petit poussin jaune au piaffant bec de carton, tous deux chaussant des lunettes clignotantes qui dans la pénombre de la gare donnaient un air martien à ses deux personnages.
Louis et le Lieutenant C. (arrivé 48h avant par avion), car c'est d'eux dont il s'agit au cas où vous ne l'auriez pas deviné, m'avaient accueilli... Et les lunettes étaient promises à un grand avenir. Il faut dire qu'avec trois programme d'illumination (clignotant, clignotant lent et continu) elle feraient passer les illuminations de Noël en Charente pour de la douce rigolade.

Vous savez comment ils sont? Conformistes. Sitôt qu'ils font quelque chose, vous devez le faire aussi. En l'occurrence, ils étaient déguisés donc je devais me déguiser. Ce que je fis. C'est ainsi que le vendredi 6 avril 2007 les Praguois purent dans le métro et le tram et la rue admirer une pute promenant un poussin et un lapin.
Une seconde série de constats s'imposa à mon esprit :
1.    Le métro praguois est mieux que le métro parisien
2.    Les Praguois ne sont pas très ricaneurs : combien avons-nous du lutter pour faire prendre cette photo qui égaiera vos soirées !

Nous débarquâmes dans l'appartement de Louis dont l'ordre et la rationalité n'ont rien à envier aux écuries d'Augias.

Quel merveilleux séjour allons nous passer.


Prague, ville d'échange

Louis Geoffroy ayant la fâcheuse tendance d'attirer à lui tout ce qui joue de la musique de près ou de loin nous rencontrâmes d'abord Cécile et Mickaël, que d'aucun doivent connaître et que je salue au passage, expatriés eux aussi. J'ai mis 16h à faire le rapprochement mais c'est LA Cécile des chants de Noëls qui m'apprit mes premiers mots de tchèque: "Jesiscu Palescu", le petit Jesus et le petit Paul...

Nous nous délectâmes le premier soir d'un concert du group de Louis nommé "The Elder Light", après avoir roadé as usual, et ainsi connurent Trevor (et sa femme), Daniel et le bassiste dont Louis écrira le nom [NDLR :Přemek]. J'appris plus tard que Trevor écrit lui-même les chansons. Je lui tire mon chapeau.

Le clou du spectacle restera l'allumage simultané des lunettes déjà citées par tous les musiciens sur une chanson de Supertramp.


Le second groupe possédait un très bon batteur et interprétait des chansons dont je ne saurais dire la marque mais qui d'après le chanteur parlaient beaucoup de masturbation.

Nous fîmes aussi connaissance à cette occasion avec Jana, Julia , Matthieu et Sébastien qui allaient occuper nos jours prochains.

Spéciale cacedédi à Ombeline qui a eu son concours d'école de cinéma.

Enfin, nous avons fait connaissance avec les colocataires de Louis. Et là, je tire mon chapeau à Mamie pardon Marie, banquière à la K.B. (filiale de la Société Générale), fan de tricot et de brocolis. Oui, présenté comme ça, on pourrait croire que la personne suscitée est un peu austère mais pas du tout. Figurez-vous que dimanche matin, certes au prix d'une guerre psychologique de haut niveau (agiter les bâtons achetés la veille devant sa porte au réveil (et en violant la tradition)), Marie nous dit "Je veux bien me faire fouetter". Big up ! , comme on dit chez les jeunes.

Prague, ville de culture
N'allez pas croire que Louis, bien qu'il me confessa connaître la scène praguoise dans son intégralité ("seulement 50 groupes") constitue le seul génie musical de Prague. Le fait somme toute banal d'avoir trois opéras tous les soirs ne doit masquer l'existence d'une scène underground ou plutôt "on the ground" qu'on peut trouver sur la place principale de Prague, près de l'horloge astronomique, de la tour poudrière et de la statue de Jan Hus. Ce génie, poly-instrumentiste (sax, trombone et voix) et monotonique (une note de chaque), possède un véritable sens de la scène: lui seul sait transformer un porte-voix en longue vue pour faire réagir son public.
Vous pouvez acheter son C.D. auprès de son assistante.

Sur la même place, on se délectera de concerts médiévaux et des solos de mandoline électrique, on goûtera au trdlunik (?) et aux gaufres tchèques.

On notera aussi que nos amis Tchèques sont très fans de la musique des années 80... en témoignent les nombreux tee-shirts "Metallica" qui fleurissent sur les épaules frêles des adolescents. Ah, mon oreillette me souffle que Metallica a sorti des albums dans les années 90...

Comment parler d'un pays sans en évoquer la langue ? Et comment parler de la lange tchèque sans en évoquer la complexité ? Je ne vous parle pas de l'alphabet et de ses accents mais de la grammaire et de cette déclinologie tchèque qui ferait passer Nicolas Baverez pour un optimiste forcené. Par exemple, nous avons appris que Mel Gibson se déclinait en Mela Gibsona.

Et comment parler d'une langue sans évoquer ses écrivains... de langue allemande? Vous me voyez arrivez avec mes gros sabots, je parle de Franz Kafka. Plus précisément, des tee-shirts à son effigie qu'on trouve dans toutes les boutiques. Ces tee-shirts sont édités par une boîte qui entend donner une vue non-classique de Prague... Mission accomplie? Probablement plus que les tee-shirts "Prague Drinking Team" très prisés par les troupeaux de touristes anglais qui hantent les rues de Prague et les caniveaux.

(la suite ici)

Publié dans Visites

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